Vive les crises
Vive les crises !
Depuis cinquante ans, la France a subi une série de crises : crise économique, crise sociale, crise démocratique, crise migratoire et identitaire, crise sécuritaire et crise sanitaire et crise de l'éducation et de la transmission du savoir. Ces crises n'ont pas épargné nos voisins européens ainsi que les autres pays occidentaux, mais elles ont une particularité en France : leur durée.
Crise économique, crise budgétaire et crise de la dette et de la balance commerciale.
Il y a presque cinquante ans, La France du président Georges Pompidou subissait le premier choc pétrolier. Après un cycle de croissance ininterrompue depuis la fin de la guerre et avec la fin de l'énergie pas chère, la France allait connaitre une crise économique, un ralentissement de sa croissance et une entrée dans le cycle de chômage massif. Le gouvernement Pierre Messmer pris la décision d'équiper la France de centrales nucléaires afin de pallier le coût du pétrole. Malgré cette bonne décision, cette crise déstabilisa durablement l'économie française, le chômage ne fut jamais jugulé et bien qu'actuellement en baisse, il reste a des niveaux très élevés.
Depuis 1974, tous les budgets de la France sont déficitaires.
Depuis 1978, la dette de la France n'a cessé d'augmenter 3 013,14 Md d'euros à la fin du premier trimestre soit 112,5 % du PIB.
Depuis 2000, la balance commerciale de la France ne cesse de se dégrader un déficit record en 2022 de 163,6 Md d'euros.
Depuis les années 1970, la part de l'industrie dans l'économie française ne cesse de diminuer, elle a été divisée par deux en passant de 22.3% à 11,2%.
Malheureusement notre agriculture semble prendre le même chemin que notre industrie. En 20 ans, la France est passée du 2e rang au 5e rang des exportateurs mondiaux de produits agricoles.
Crise sociale.
Depuis le début des années 2000, la classe moyenne s'appauvrit et se rétrécit de plus en plus. En 1980, un enseignant débutant gagnait 2,3 SMIC. En 2022, il ne gagnait plus que 1,2 SMIC. N'oublions pas que cette classe moyenne, en France et dans le monde occidental, est une des composantes constitutives de nos démocraties.
Crise démocratique.
Le mépris du peuple français par les élites est manifeste lors du référendum de 2005, où il y eut une participation de près de 70 %. 54,67% des suffrages s'exprimèrent pour le non et ce résultat sans équivoque fut balayé par le Traité de Lisbonne de 2007. La conséquence depuis ce mépris démocratique, ajouté aux autres crises non résolues, est un développement de l'abstention au fur et à mesure des scrutins électoraux.
Crise migratoire et crise identitaire.
Depuis cinquante ans, la France a accueilli plusieurs millions d'étrangers qui sont devenus français par le jeu du droit du sol et des naturalisations automatiques.
Actuellement entre immigration légale et illégale, la France accueille près de cinq cent mille personnes. Elles sont entrées par différentes filières (regroupement familial, faux refugiés, faux étudiants et immigration de travail). Cette immigration n'est pas sans conséquence sur la vie des Français (sécurité et problèmes sociaux) et sur l'avenir de la France. De 1999 à 2022 la France a naturalisé 3,031 millions de personnes soit une moyenne de 125 000 par an (source INSEE). En 2022, 316 174 titres de séjour ont été accordés (source ministère de l'intérieur).
Crise sécuritaire.
Que penser d'un état qui sanctionne avec la sévérité la plus extrême un policier supposé avoir commis une faute dans l'exercice de ses fonctions et qui traite avec une bienveillante indulgence le délinquant ayant contrevenu à la loi pour la énième fois ?
Crise sanitaire
Au cours des années 70, 80 et 90, la France s'enorgueillissait d'avoir un des meilleurs systèmes de santé du monde et c'était vrai. Certes ce système était cher, mais il était performant. Il reposait sur un subtil équilibre entre médecine libérale et médecine hospitalière publique et privée. Mais depuis le début des années 2000, le système de santé français se dégrade, il est de plus en plus cher et de moins en moins performant.
Crise de l'éducation nationale et de la transmission du savoir.
Au moins un enfant sur trois qui entre en sixième ne maitrise pas les fondamentaux de la lecture (15ème place en 2000, 24ème en 2018 selon le classement PISA). Le système éducatif français a voulu transmettre des valeurs républicaines mal définies, alors que sa tâche première est de transmettre des savoirs.
Crise de l'autorité.
L'autorité d'un individu est déterminée par son savoir, par son expérience et par sa position dans la hiérarchie dans l'organisation où il se trouve. C'est ainsi que le général détient l'autorité sur un capitaine et le maitre d'école sur un élève. En politique l'autorité est souvent remise en cause. C'est le principe même de la politique, l'autorité est contestée par des règles démocratiques précises et communément acceptées selon un échéancier lui aussi démocratiquement convenu : l'élection
Mais actuellement, ce n'est plus l'autorité qui est contestée mais le principe même d'autorité. Cela qui implique que le subordonné s'oppose aux décisions de son supérieur hiérarchique, que l'élève conteste le savoir de son professeur, etc ....
Ce qui frappe, c'est la persistance de toutes ces crises qui ne sont jamais résolues depuis des décennies et parfois encouragées par des élites en mal de reconnaissance. Ce qui frappe aussi, c'est l'intensité de plus en plus forte de ces crises qui provoquent le déclin et le recul de la puissance de la France dans le concert des nations où autrefois elle tenait sa place.
Alain Lacassagne 1ère circonscription 77