Seine-et-Marne, le mardi 8 avril 2025

Réforme du mode de Scrutin Municipal

Réforme électorale : la parité imposée, un étranglement absurde des communes rurales

L’étau de l’État, véritable serpent constrictor au service de la haute administration et des politiciens professionnels, se resserre encore sur la démocratie française. Le 7 avril 2025, l’Assemblée nationale, après le Sénat, a adopté une loi imposant des listes paritaires (alternance femmes/hommes) pour les élections municipales dans les communes de moins de 1 000 habitants, mettant fin au scrutin plurinominal et au panachage en vigueur depuis 1884. Sous couvert de promouvoir l’égalité, cette mesure absurde révèle une méconnaissance criante des réalités rurales et menace l’existence même des petites communes.

Dans ces villages, qui représentent 70 % des communes de France, constituer une liste électorale est déjà une gageure. Trouver des volontaires pour porter la lourde croix des responsabilités municipales – souvent sans moyens ni reconnaissance – relève du défi. Aujourd’hui, alors qu’une crise des vocations fragilise les conseils municipaux, imposer une parité stricte dans des localités où la population active se compte parfois en dizaines d’habitants ajoute une contrainte bureaucratique délirante. En 2020, 106 communes de plus de 1 000 habitants, déjà soumises à cette règle, n’avaient aucun candidat au premier tour. Que dire des bourgs encore plus petits ? Cette réforme risque de précipiter la mise sous tutelle des communes incapables de répondre à ces exigences absurdes.

L’objectif réel semble bien plus sombre. Derrière cette décision inique se profile une volonté insidieuse de l’État de faire disparaître les petites communes, en se servant d’une éventuelle pénurie d’élus pour justifier leur fusion dans des communautés de communes ou d’agglomérations arbitrairement imposées. Les habitants des zones rurales se retrouvent ainsi livrés à des barons locaux, qui disposeront du droit de vie ou de mort budgétaire sur leur développement, au gré de leurs intérêts électoraux. Les maires ruraux, comme ceux de Seine-et-Marne, témoignent sous couvert d’anonymat de cette ombre menaçante : subventions départementales ou régionales coupées s’ils osent s’écarter des injonctions des “grands” élus.

L’hypocrisie atteint son paroxysme lorsque l’État, piétinant les conseils municipaux et les citoyens, impose des projets aberrants – tels que la condamnation de 100 hectares de terres agricoles pour une prison, sans égard pour l’écologie, le patrimoine ou la tranquillité des habitants – tout en prétendant moderniser la démocratie locale. Le panachage, qui permettait aux électeurs de choisir librement leurs représentants, est sacrifié au profit de listes bloquées, pensées pour les grandes villes et imposées à des territoires où elles n’ont aucun sens.

Face à cette lubie technocratique, citoyens et élus des communes rurales doivent se mobiliser. Constituez ces listes, malgré leur complexité voulue, pour montrer votre détermination. Élus, faites preuve de courage et refusez ce centralisme étouffant, cette “administratite” aiguë qui soumet la France aux diktats d’une Europe de fonctionnaires. Reconquête !, mouvement né de la volonté de rassembler des citoyens vigilants, appelle à préserver une France où les Français vivent selon leur volonté. Reconquête ! 77 est à vos côtés pour défendre la liberté des territoires face à cette réforme déconnectée et destructrice.

Frederic VENANT
Délégué départemental de la Seine-et-Marne




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